Construction de la courbe d'offre globale
La construction de la courbe d'offre globale repose sur les décisions de production des entreprises évoluant dans un marché ou un système économique. Dans une économie de marché concurrentielle, chaque entreprise choisit son niveau de production (y) dans le but de maximiser son profit. Pour simplifier, concentrons-nous sur la fonction de production d'une entreprise qui fabrique un seul produit (y) en utilisant un unique facteur de production : le travail.
y = f(L)
En microéconomie (théorie de l’entreprise), l’équation du profit d’une entreprise s’écrit comme suit :
π = p y - w L
Le profit (π) d’une entreprise correspond à la différence entre son chiffre d’affaires total, obtenu en multipliant le prix (p) par la production (y), et son coût total, défini comme le salaire (w) multiplié par la quantité de travail (L). L’entreprise augmentera sa production tant que chaque unité supplémentaire génère un profit additionnel (Δπ > 0). Mathématiquement, le niveau de production qui maximise le profit est déterminé en annulant la dérivée de la fonction de profit (π') par rapport au travail.
π' = 0
L’expression algébrique de la maximisation du profit peut également se réécrire de la manière suivante :
π' = p f'(L) - w
Autrement dit, le profit est maximal lorsque la recette marginale, p f'(L), générée par la vente d'une unité supplémentaire, est égale au coût marginal, ici représenté par le salaire (w).
p f'(L) = w
Cet équilibre illustre également l’égalité entre la productivité marginale (f'(L)) et le salaire réel (w/p).
f'(L) = w/p
Cette relation montre comment une entreprise ajuste ses décisions face aux variations de prix. Si l’on suppose que les salaires (w) sont des variables exogènes, une augmentation du prix du produit (p) réduit le salaire réel, ce qui incite à utiliser davantage le facteur de production (L). Cela conduit à une augmentation de la production (y).
Δy = f(ΔL)
Le graphique ci-dessous illustre l’impact d’une hausse du prix de p1 à p2 sur la production (y) d’une entreprise. À partir d’un point initial (A), la baisse du salaire réel de w/p1 à w/p2 permet à l’entreprise d’accroître sa production (y) jusqu’à atteindre un niveau de productivité marginale plus faible, f'(y), au point B.

En supposant le principe de rendements marginaux décroissants dans la fonction de production et l’utilisation du travail, les variations de prix (p) permettent à l’entreprise de déterminer son niveau optimal de production (y). En traçant les couples de valeurs (y, p) sur un graphique cartésien, ces points peuvent être reliés pour former la courbe d’offre de l’entreprise.

La courbe d’offre d’un produit est croissante en fonction du prix. Le processus de choix des niveaux de production suit la même logique de maximisation du profit pour toutes les entreprises. Pour construire la courbe d’offre globale, on applique ce principe pour sommer les productions de toutes les entreprises (y1 + y2 + ... + yn) à chaque niveau de prix (p). En représentant graphiquement la production totale de toutes les entreprises sur un graphique cartésien, on obtient la courbe d’offre globale (courbe AS). Lorsque les prix augmentent, les salaires réels (w/p) diminuent, ce qui favorise une hausse de l’emploi (L) et une augmentation de la production totale (y) dans l’économie. Comme les courbes d’offre individuelles, la courbe d’offre globale (courbe AS) est également croissante.

L’équation de production (y) est positivement corrélée aux niveaux de prix (P) et inversement liée aux salaires (w). Une augmentation des prix (P) entraîne une hausse de la production (y), tandis qu’une augmentation des salaires (w) diminue la production (y).
