OKpedia  

Utilité

Utilité désigne le degré de satisfaction ou l’avantage qu’un individu retire de la consommation d’un bien ou d’un service répondant à un besoin spécifique. En termes économiques, l’utilité correspond à la capacité d’un bien ou d’un service à satisfaire une envie humaine. Il ne s’agit pas d’une qualité intrinsèque du bien : l’utilité est une notion subjective, car elle varie selon les individus. Elle dépend du rapport entre un besoin donné et l’aptitude du bien à y répondre. En l’absence de ce lien - ou si la personne n’en a pas conscience - le bien ne peut être considéré comme ayant une utilité économique. L’utilité économique renvoie ainsi à la capacité perçue ou réelle d’un bien à combler un besoin. Elle n’existe que dans la mesure où une envie économique est présente. L’utilité tend à décroître à mesure que le besoin s’atténue, jusqu’à disparaître une fois celui-ci pleinement satisfait. De plus, l’utilité est relative : elle dépend de la nature du bien ou du service, de sa rareté et de la quantité déjà consommée (c’est ce qu’on appelle l’utilité relative). Plus un bien est rare face à un besoin pressant, plus son utilité sera élevée. On distingue généralement plusieurs formes d’utilité :

  • Utilité initiale. Il s’agit du gain de satisfaction procuré par la toute première unité consommée d’un bien ou d’un service.
  • Utilité marginale. L’utilité marginale représente la satisfaction additionnelle tirée de la consommation d’une unité supplémentaire (aussi infime soit-elle) d’un bien. Elle correspond à l’utilité de la dernière unité consommée. En règle générale, cette utilité décroît à mesure que la consommation augmente - un phénomène connu sous le nom de loi de l’utilité marginale décroissante. La première unité procure le plus grand bénéfice ; les unités suivantes apportent une satisfaction de plus en plus faible. Lorsque le besoin est entièrement comblé, l’utilité marginale devient nulle.
  • Utilité totale. L’utilité totale est la satisfaction globale résultant de la consommation d’une certaine quantité d’un bien ou d’un service. Elle correspond à la somme des utilités générées par chaque unité consommée.

La première unité consommée (A) procure un haut niveau d’utilité initiale (U1). La deuxième unité (B) engendre un niveau d’utilité plus faible (U2) que la première, et cette tendance se poursuit. Selon la loi des besoins saturables, l’intensité d’un besoin décroît à mesure qu’il est satisfait. Au niveau de la sixième unité (F), le besoin est entièrement comblé et l’utilité marginale chute à zéro. Toute consommation au-delà de ce point peut entraîner une utilité négative - générant un inconfort voire une insatisfaction.

UTILITA MARGINALE DECRESCENTE

La notion d’utilité a évolué au fil des courants de pensée économique. Dans l’économie classique, l’utilité était principalement associée à la valeur d’usage d’un bien. Seuls les biens susceptibles de satisfaire un besoin étaient considérés comme ayant une valeur d’échange positive. Les économistes classiques liaient cette valeur d’échange au coût de production - notamment au coût du travail - tandis que la valeur d’usage (l’utilité) relevait d’une appréciation qualitative faite par l’acheteur. À la fin du XIXe siècle, l’école marginaliste introduit la notion d’utilité subjective et établit une distinction claire entre l’utilité totale et l’utilité marginale.

noteMesure de l’utilité. Au XIXe siècle, les économistes considéraient l’utilité comme une grandeur mesurable (utilité cardinale). Toutefois, face à l’impossibilité de définir une fonction d’utilité universelle et objective, capable d’attribuer une valeur chiffrée à la satisfaction, ils ont fini par adopter une approche comparative. L’utilité est alors devenue un concept ordinal (utilité ordinale) : il ne s’agit plus de mesurer la satisfaction, mais de classer les préférences de manière relative.

noteUtilité marginale décroissante. L’une des propriétés fondamentales de l’utilité est sa tendance à diminuer au fur et à mesure que la consommation progresse. Selon la loi de l’utilité marginale décroissante, chaque unité supplémentaire consommée procure un bénéfice de plus en plus faible, car le besoin initial devient moins pressant. Par exemple, le premier verre d’eau est extrêmement précieux pour une personne assoiffée, mais les verres suivants procurent de moins en moins de satisfaction. Une fois la soif étanchée, la consommation ultérieure n’apporte plus aucune utilité - et peut même, dans certains cas, générer une désutilité, c’est-à-dire un effet négatif. Le schéma ci-dessous illustre le comportement de l’utilité marginale.

https://www.okpedia.org/fr/utilite


Vous avez une question ? Laissez-la dans les commentaires et nous vous répondrons ici sur la page.


Utilité




FacebookTwitterLinkedinLinkedin