La courbe d'Engel
La courbe d'Engel illustre comment la demande pour un bien varie en fonction du revenu, en supposant que toutes les autres variables économiques (comme le prix du bien et des autres biens) restent inchangées.
Exemple
Dans la contrainte budgétaire ci-dessous, nous supposons que p1 (prix du bien 1) et p2 (prix du bien 2) sont fixes. Les variables étudiées sont donc le revenu Y et la quantité demandée, x1, du bien 1.

Ce modèle permet d’observer comment la demande de marché pour le bien (x1) évolue en fonction des variations de revenu (Y).

Dans ce graphique, nous avons tracé une courbe d'Engel pour un bien normal, X1.
Comprendre la courbe d'Engel
La courbe d'Engel découle de la courbe de consommation-revenu.
L'axe horizontal (X) représente la quantité du bien X1, tandis que l'axe vertical (Y) indique différents niveaux de revenu du consommateur.
Note : Dans certaines représentations, l'axe horizontal peut représenter la dépense monétaire, P1X1, pour le bien au lieu de la quantité achetée, X1. La signification de la courbe d'Engel reste identique puisque les prix sont supposés constants.
Dans la première partie de la courbe (point A), une augmentation du revenu entraîne une hausse plus que proportionnelle de la demande pour le bien X1.

Cependant, au-delà du point C sur la courbe d'Engel, une augmentation du revenu correspond à une hausse moins que proportionnelle de la demande pour le bien X1.

Dans ce segment, le consommateur tend à consacrer une part plus importante de son revenu à l’achat de l’autre bien, X2.
La forme et la pente de la courbe d’Engel varient si l'on considère des biens inférieurs, des biens de luxe, des biens ultra-luxueux, des substituts parfaits ou des biens complémentaires parfaits.
Le cas d'un bien inférieur
Pour un bien inférieur, la courbe d'Engel est décroissante.

À mesure que le revenu augmente, la demande pour le bien X1 diminue.
Exemple : Un exemple classique de bien inférieur est la pomme de terre. C’est un aliment de base bon marché qui répond aux besoins de base. Cependant, avec l’augmentation du revenu, les consommateurs tendent à le remplacer par des aliments plus coûteux (par exemple, viande, pâtes, etc.).
Le cas d'un bien ultra-luxueux
Pour un bien ultra-luxueux, la courbe d'Engel est ascendante et très élastique.

À mesure que le revenu augmente, la demande pour le bien X1 croît rapidement.
Exemple : Les biens ultra-luxueux incluent les articles de haute couture, les bijoux et les voitures de sport. Les dépenses pour ces biens augmentent considérablement avec l’élévation du revenu.
Une représentation alternative de la courbe d'Engel
Dans certains manuels et ressources pédagogiques, la courbe d'Engel est parfois présentée différemment, avec les quantités du bien X1 sur l'axe vertical et le revenu du consommateur sur l'axe horizontal, inversant ainsi le schéma habituel. Par exemple, la courbe d'Engel pour un bien normal peut également apparaître ainsi :

Dans cette configuration, le long du segment AC, la demande pour le bien X1 augmente plus que proportionnellement aux variations de revenu, tandis que sur le segment CB, elle progresse de façon moins que proportionnelle. Il s’agit simplement d'une manière alternative de représenter le même concept théorique.
Élasticité-revenu de la demande : La courbe d'Engel permet de mesurer l’élasticité-revenu de la demande sur un plan cartésien. La pente de la courbe d’Engel apporte des informations sur le type de bien. Les biens de consommation sont classés comme biens de luxe si l'élasticité-revenu de la demande est supérieure à un, ce qui signifie que la demande pour le bien croît plus que proportionnellement avec l'augmentation du revenu. À l'inverse, les biens de consommation sont classés comme biens de première nécessité et biens inférieurs si l'élasticité est comprise entre zéro et un, ou négative, respectivement.
